Wie Natur historisieren? | Quelle histoire de la nature?

jeudi, 30. juin
11:00 jusqu'à 12:30 heures
Salle M R280

Im Alltagsverständnis ist meist klar, was mit «Natur» gemeint ist. Dabei übersehen wir allerdings gern, wie situativ wir von dieser Kategorie Gebrauch machen. Einmal umschreibt sie das Unverfügbare, ein anderes Mal das Angeborene, einmal das, was die Menschen umgibt, dann das, wovon sie Teil sind, einmal das Materielle, ein andermal das Evidente. Auch in der geschichtswissenschaftlichen Praxis schwankt der Gebrauch von «Natur», bewegt sich aber meist im Rahmen einer Konzeptualisierung, gemäss der die Welt in Natur auf der einen und Kultur auf der anderen Seite zerfällt. Philippe Descola hat dieses Weltverständnis als «Naturalismus» bezeichnet und es im Vergleich mit anderen ontologischen Idiomen als Ergebnis eines spezifischen historischen Prozesses ausgewiesen. Dessen vorläufigen Abschluss sieht er in der disziplinären Architektur der Wissenschaften mit ihrer Zweiteilung zwischen Natur- und Kulturwissenschaften. Auch der Call for Paper zu den Geschichtstagen weist Spuren dieser naturalistischen Konzeption auf, etwa wenn er «Natur» näher umschreibt mit «Wälder, Wüsten, Ozeane, Gebirge, Flüsse, Boden, Gletscher, das Klima, die Tierarten und die Ressourcen, die sie bieten» – mit Dingen also, die gemäss der etablierten Arbeitsteilung zwischen Natur- und Kulturwissenschaften ausserhalb der Kompetenz und Zuständigkeit der letzteren liegen.

Am Roundtable wollen wir diskutieren, was der von den Geschichtstagen angestrebten Historisierung des «Verhältnisses Natur-Mensch» vorausgesetzt ist: nämlich die Konzeption von Natur. Wie weit zurück in der Zeit tragen gängige Unterscheidungen von Natur und Kultur eigentlich? Und wie wären sie zu historisieren? Dazu können wir uns mit der Genese des aktuellen Naturverständnisses befassen. Wir können uns aber auch den Geschichten dessen zuwenden, was heute unter der Natur subsumiert wird, in anderen Zeiten jedoch anders gefasst wurde, etwa als Schöpfung oder als Willensäusserung von Göttern. Und umgekehrt können wir uns für Dinge interessieren, die heute nicht als Natur verstanden werden, zu anderen Zeiten aber mit diesem Begriff bezeichnet wurden. Welche Geschichte von Natur wird möglich, wenn wir diese Perspektiven zusammenbringen? Auf dem Roundtable nutzen wir dazu Forschungen aus verschiedenen Epochen und zu verschiedenen Gegenständen wie etwa «Umwelt», «Verwandtschaft» oder «Mutterschaft».

Version française

Dans son sens courant, la notion de «nature» paraît parfaitement claire. Or, cette réalité voile largement le fait que ce concept revêt diverses acceptions en fonction de la situation. En effet, cette catégorie de «nature» peut désigner ce qui n’est pas disponible et exploitable. Dans d’autres cas, elle permet de décrire ce qui est inné, mais aussi ce qui entoure les être humains, ce dont ces derniers sont parties prenantes, ou alors ce qui est matériel et, dans d’autres cas encore, ce qui est évident. Cette variété conceptuelle se vérifie également dans la pratique historienne, bien que son usage par les spécialistes ait tendance à participer d’une conceptualisation divisant le monde entre, d’une part, la nature et, d’autre part, la culture. Philippe Descola a désigné cette vision du monde par le terme de «naturalisme» et a conclu, après l’avoir comparée avec d’autres idiômes ontologiques, qu’elle était le résultat d’un processus historique spécifique. Selon lui, l’aboutissement provisoire de cette ontologie se repère dans l’architecture disciplinaire des sciences, avec cette séparation faite entre sciences naturelles et culturelles. Le Call for Paper des Journées suisses d’histoire garde lui-même des traces de cette conception naturaliste lorsque la nature y est dépeinte par les termes de «forêts, déserts, océans, montagnes, fleuves, sols, glaciers, le climat, les espèces animales et les ressources qu’ils offrent». Des éléments qui seraient par conséquent, suivant cette répartition entre sciences naturelles et culturelles, en dehors de la sphère de compétence ou de la responsabilité de ces dernières.

La table ronde doit permettre de discuter de cette historicisation des «rapports nature-hommes» que pose les Journées suisses d’histoire. Jusqu’à quand remonte cette différenciation de la nature et de la culture? Comment historiciser ces notions? Pour ce faire, il s’agit d’étudier la genèse de la compréhension actuelle de la nature. Mais il est aussi essentiel de traiter de ce qui est désormais subsumé sous le concept de nature, et qui était différemment perçu à d’autres époques, par exemple lorsque les éléments naturels étaient censés être le produit de la Création ou de la volonté des Dieux. Inversement, nous pouvons aussi mobiliser des exemples de choses aujourd’hui exclues de cette catégorie de nature, et qui y étaient pourtant intégrées à d’autres périodes de l’histoire de l’humanité. Quelle histoire de la nature devient alors possible lorsque nous entreprenons de réunir ces perspectives multiples en les faisant dialoguer? Lors de cette discussion, nous analyserons ainsi des travaux de recherches provenant d’époques diverses et d’objets conceptuels variés, tels que l’«environnement», «la parenté» ou la «maternité».

Discussion

Responsabilité

Modération