Maîtriser la nature hivernale sublime: l’introduction des paravalanches en Suisse

En 1867, Johann Coaz, le forestier cantonal des Grisons, supervise la construction du premier paravalanche à Schleins. Cette construction aurait dû empêcher le déclenchement des avalanches, en stabilisant les couches de la neige au terrain raide. Bientôt, les forestiers d’Autriche, France et Italie arrivent afin de l’examiner et bâtir des paravalanches chez eux. Les autorités cantonales et fédérales en Suisse soutiennent la tentative de maîtriser la nature hivernale. En 1896, Coaz présente une carte nationale des avalanches à l’Exposition nationale de Genève et la protection contre les avalanches devient un projet national suisse.

Utilisant la correspondance et les rapports conservés dans les archives des Grisons, cette communication se propose d’expliquer comment Coaz a établi son autorité en matière de nature hivernale pendant la période de formation de l’État national suisse. Le forestier cantonal grison a allié cartographie, sylviculture et alpinisme afin de créer une nouvelle science de la neige, nécessaire pour la maîtrise des avalanches. Ce n’était pas une maîtrise complète, une rationalisation scientifique totale qui aurait pu prévoir un déclenchement. En faite, Coaz a veillé à garder et utiliser le caractère grandiose de l’avalanche, hors de la rationalité scientifique, afin de rendre la maîtrise des avalanches une priorité nationale. Cette communication montre que la gestion réussie des catastrophes naturelles, capable de mobiliser État et société, a découlé aussi bien des des épistémologies scientifiques que de l’émerveillement.

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